vendredi 15 juillet 2011

PHILADEPHIA / 2 days

(Et d'abord, excusez-nous pour les quelques fautes parsemées dans le premier post. Nous avons quelques difficultés à ajouter du son à nos billets et les corriger redoublerait ces difficultés. Alors bon, fi des règles et de l'orthodoxie ! - et pourtant, je sursaute à chaque passage à la ligne manquant ou inégal aux autres -)


Vendredi 15 Juillet / DAY 6


Pour nous rendre à Chinatown, nous prenons le taxi, histoire de complèter l'expérience new-yorkaise. Au volant du mini bus pour Philadelphie, le conducteur va à fond la caisse, on en a mal au ventre.



Nous débarquons au nord de la ville, dans la chaleur d'un quartier pauvre. Un Jesus freak déclame dans son mégaphone des préceptes de rédemption et harangue la foule avec des "brothers" et des "sisters",
ce qui rend la communication téléphonique avec Brian, notre futur
couch host, très difficile.
On prend le métro, on le retrouve à un block de chez lui ; il nous attend à l'ombre avec Emily une de ses colocs.

Sur le chemin, nous croisons un ice cream truck. Depuis le backyard où plus tard nous siroterons des bières, on continuera à entendre ses mélodies enfantines (du type qui berce les bébés).

Le courant passe bien avec Brian et ses colocs. Ils nous prêtent des vélos, Philly n'est pas si grande,  c'est idéal pour se balader et découvrir la ville. Xavier tient absolument à voir le terrain de basket où Will Smith joue dans le générique de Fresh Prince, ainsi que les marches du musée d'art moderne sur lesquelles Rocky s'entraîne. Quel programme !


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Brian nous a recommandé Long in the tooth, un disquaire à l'ouest de la ville, dans lequel chacun de nous lâche quelques dizaines de dollars. J'y trouve pas mal de standards en 45t et quelques perles qui ont l'air des plus communes ici puisqu'on les trouve parfois en plusieurs exemplaires. The Merry Go Round (si vous cliquez sur le lien, fermez les yeux), The Strawberry Alarm Clockthe Shadows of Knight, souvent entre $1 et $5. Ensuite, on retrouve nos hôtes.


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J'ai oublié de dire que le 811 Cameron Street ressemble à la coloc américaine idéale : on y trouve un grand salon avec plein de vélos, des disques à côté d'une platine qui ne fonctionne pas, un backyard, une terrasse en bois, un rooftop (cf. la photo ci-dessous et sa vue assez cool sur la Philly skyline) et un music basement avec tout ce qu'il faut pour faire du rock'n'roll, dont des amplis custom built construits par le seul coloc absent. Ca oui, nous aurions aimé le rencontrer ! Nous profiterons d'ailleurs de sa chambre où cithare côtoie guitare, basse Harmony demie caisse vintage, établi et complet attirail d'électricien.

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On passe une très bonne soirée au salon à écouter un vieux stock de K7 qu'ils ont trouvé sur le trottoir en buvant de la bière locale et du bourbon bon marché. Xavier et moi terminerons un peu ivres, je gagnerai la palme des imitations avec celle de Bob Dylan, ça a l'air de beaucoup plus les faire marrer que l'accent français de Xavier qui grossit à mesure qu'il s’enivre.


Samedi 16 Juillet / DAY 7

Nous nous sommes irrémédiablement levés ce matin plus tard que d'habitude, suite à la longue soirée d'hier. Autour de bières et de whisky cheap nous avons fait connaissance avec le large groupe d'amis de la coloc, sur le son de K7 à notre goût à tous. Après un petit déjeuner dans le backyard, nous avons filé à la piscine voisine en compagnie de nos hôtes. L'entrée y est gratuite ; Brian et ses amis semblent y passer souvent s'y rafraîchir.
Ce soir, cependant, elle est fermée, une soirée grillade occupe les lieux. Des types passent du "H.I.P H.O.P festif" (je répète après Xavier). On peut les observer, comme les gens du quartier qui profitent du barbecue, depuis le toit de la maison où Xavier et moi nous sommes installés. Le soleil ne va pas tarder à se coucher.

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Après la baignade ce matin nous avons enfourché les vélos et parcouru la vieille ville. Une chance que Brian en possède plusieurs ; Xavier a été tout fou en montant quelques minutes son fixie et puis, pour ma part, je trouve absolument agréable de pédaler l'été dans une ville encore inconnue. Xavier voulait faire le tour des monuments historiques, c'est vraiment son truc. D'ailleurs, il faut entendre « histoire » d'une façon étendue. Donc nous avons vu la Liberty Bell à travers une vitre, la maison de Betsy Ross qui cousit le premier drapeau américain et avons pénétré dans le Carpenters' Hall où les brouillons de la déclaration d'indépendance des 13 états fondateurs ont été rédigés, et c'est vrai que c'était assez émouvant.

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Finalement, pour les européens que nous sommes, la « vieille ville » paraît bien récente. Que les ruines de la demeure de Washington, bien peu impressionnantes, soient exposées sous un cube de plastique transparent, comme le seraient des trésors millénaires d'architecture grecque ou romaine, a quelque chose d'un peu marrant. (Cependant, à la faveur de cet après-midi où je recopie plusieurs pages de mon carnet de voyage, j'ai découvert un article signalant que des fouilles archéologiques avaient mis au jour quelques détails architecturaux pour le moins intéressants). Mais bref, que tous ces bâtiments n'aient que quelques siècles d'âge ne les rend pas moins beaux et les demeures de briques, que bordent des trottoirs toujours parfaitement arborés, méritent qu'on s'attarde un peu dans les rues du centre, ce que nous avons fait (oh, les bons touristes).

Après quoi nous avons dérivé vers des rues bien plus fréquentées, bardées de food joints, à la recherche d'un repas à emporter. Considérant la file d'attente devant le comptoir où se vendent les cheese steaks les plus prisés de Philly, nous avons opté pour des sandwiches aux falafels.

Thomas ensuite a fait un tour rapide chez un disquaire et a rapporté deux trouvailles, c'est maigre mais c'est déjà ça (maintenant que ce voyage est terminé, Thomas compte une centaine de nouveaux 45t. dans sa collection – mot tabou cependant). Pendant ce temps, Xavier et moi finissons notre repas dans un parc sans pelouse entre des jeux d'enfants et un terrain de basket. Nous sommes tellement contents d'être ici en vacances que nos yeux recouvrent tout d'un voile d'exotisme et donnent une épaisseur culturelle exagérée aux endroits comme celui-ci. Sans doute avons-nous lâché quelque chose comme « wow, it's cool » en arrivant ; Xavier a même fait de la balançoire.

Avec tout cela, nous sommes arrivés en retard alors pour le Storming of the Bastille Reenactement.

Il y a un monde fou au Eastern State Penitenciary. La pièce est grotesque et très drôle. Brian nous a prévenus : « It will be very accurate ! ». De fait, Marie-Antoinette s'adresse à la foule du haut des créneaux, soutenue par une armée où figurent un très anachronique Dark Vador et quelques dark troopers. Dans un discours truffé de bonnes blagues qui nous parvient grâce à son micro HF (tiens, j'avais toujours crû que cela s'écrivait « micro à-chef »), elle évoque plusieurs sujets polémiques et se fout bien des Français. En bas de la muraille où nous nous trouvons, les gens se bousculent pour attraper les petits pains lancés depuis les créneaux ("you want bread ? You'd better eat Tastykakes !") (bon sang, ils en ont ainsi distribué 2 000 selon l'article en lien plus haut), rigolent à gorge déployée ; tout d'un coup parler français et rire du spectacle parmi eux me réjouit. Un ersatz de DSK apparaît plus tard, en grande figure virile ridicule, la foule le hue ; c'est tout à fait potache. La chaleur est montreuse, j'en profite pour déguster le deuxième iced coffee de notre séjour. Thomas se moque doucement de moi parce que j'y ai succombé. Pour lui, le café noir c'est sacré.

Nous rentrons avant la fin, dans l'idée de nous baigner à nouveau à la piscine tant nous fondons sur place. Mais elle sera donc fermée.

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Brian, Kyle, Emily et Sarah sont dans le salon à fumer de l'herbe. Xavier voudrait se rendre à une soirée d'anniversaire avec eux, comme l'idée en a été évoquée hier ; il est d'humeur. Thomas maintenant nous a rejoints sur le toît.

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Et puis finalement, les autres suivront un peu avant que le soleil ne se couche, nous boirons des bières et passerons de longues heures à discuter et à rire tous ensemble là, parfois les pieds dans le vide, parfois allongés à écouter sur le PC de Brian des morceaux aussi fédérateurs que ceux du Brian Jonestone Massacre (allez, un lien vers une de mes préférées) (youhou ! XXIe siècle !) ou de Jacques Dutronc ( = échange culturel).


Il y là a aussi Justin, l'autre colocataire, 
son frère bodybuildé, torse nu, et sa copine. Justin nous explique comment travailler notre "American look", l'air fier, les deux bras en l'air, poings serrés en maître du monde, Il exsite même des variantes consistants par exemple à adopter ces mêmes postures tout en pissant.

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Alors que la nuit est bien avancée, un énorme hélicoptère vient rôder toutes flashlights dehors, sillonnant les airs, comme dans un mauvais film, à la recherche de quelque malfrat.

AMERICA !