lundi 18 juillet 2011

BALTIMORE / 2 days

Dimanche 18 Juillet / DAY 8


Brian nous conduit chez Budget à l'aéroport de Philly. Après quelques formalités auprès d'une femme qui ne fait aucun effort pour se faire comprendre, nous montons dans notre Hyundaï gris foncé qui sent le neuf, notre nouvelle maison pour les semaines à venir ; nous voilà vraiment partis pour cette traversée des Etats-Unis.

Il nous faut moins de 2 heures pour rejoindre Baltimore, assez de temps pour découvrir les merveilles de l'automatique :( et l'allure peu vive à observer sur la route (55 mph, environ 90 kmh). C'est Xavier qui conduit et il peste pas mal contre le GPS comme un papi apprenant à faire du traitement de texte a envie d'envoyer valser le clavier.

On entre dans Baltimore par des quartiers fort peu nantis. On s'inquiète du reste de la ville, on espère mine de rien qu'il ne sera pas du même acabit, ce qui signifie maisons aux fenêtres barrées, cassées, portes condamnées, magasins fermés, défoncés, bâtiments désaffectés... Il n'en est rien, Calvert Street North, la rue dans laquelle habitent nos hôtes, est résidentielle, bordée de maisons de bois cossues, dont les porches arborent colonnades et couleurs vives. Elle semble conçue sur le même modèle que toutes les rues résidentielles des US : rue – herbe – promenade – frontyards de pelouse en pente – marches pour atteindre les maisons.

Mike est en plein ménage quand on arrive, cela n'empêchera pas le lieu, fort chouette au demeurant, d'être bordélique, poilu et poussiéreux, mais finalement bien moins que d'autres endroits où nous logerons.

Nous repartons presque aussi sec visiter un peu la ville. Nous reprenons donc la voiture, nous garons près du Federal Hill Parc qui surplombe le port, et partons nous balader dans les rues environnantes, censées faire partie du quartier cool de la ville. C'est mignon, mais incroyablement vide, peut-être parce que nous sommes dimanche. Plus tard, nous passons par une rue de bars aux allures de mauvais décor de film, nous avons beau avoir soif, nous n'avons aucune envie de nous y arrêter. Nous revenons alors vers le port où vieux gréements côtoient tours de verre et centres d'achats. Je ne suis vraiment pas sous le charme de Baltimore, ce encore moins lorsque l'on découvre l'amende de $55 sur le pare-brise de notre auto. Elle sanctionne le fait que nous nous soyons garés dans une zone résidentielle où seuls les locaux ont droit de parking, ce que signale un panneau plutôt discret : leçon sévère qui nous rendra plus attentifs pour le reste du voyage.

Une i-photo de Xavier 
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(Je change de temps, je n'ai pas écrit sur cette étape pendant le voyage)

Le soir, Thomas nous a offert le repas et ça aura été : burritos colossaux. Nous avons tenté de les enfourner seulement une fois installés sur le toit de l'immeuble où Mike, John et Jordan vivent. C'était presque comme si Philadelphie nous manquait. Nous avons échangé avec Mike, un peu timidement, sur sa ville, ses études, le voyage. Nous pensions nous affaler ensuite tous les trois devant la télé et regarder ensemble quelques épisodes de Seinfeld – il ne m'avait pas échappé que nos hôtes possédaient l'intégrale de la série – et finalement nous avons poursuivi notre discussion avec Mike dans le salon, Jordan est arrivé, coiffé d'une chouette casquette, l'air d'ignorer qu'il avait la dégaine la plus cool du Grand Est, et c'en était fini de nos envies télévisuelles. Mike s'est saisi de sa guitare, Thomas a déhoussé son ukulélé, Jordan a embrassé son banjo et ils se sont mis à jouer des airs sur lesquels on a chantonné. Et c'était agréable. Même Xavier a dû trouver cela agréable. On se trouvait dans le salon d'une coloc américaine, où la clim ronronnait, dont le canapé habillé de confortables coussins était maculé de la bave du gros chien noir de Mike, en compagnie de types de notre âge pratiquant ou aimant la photo, la littérature, le skate et le banjo. Alors quoi. 

Une i-photo de Xavier




Lundi 19 Juillet / DAY 9

Baltimore était une ville que j'avais hâte de visiter. J'étais tombée, en recherchant un couch surfer qui pourrait là-bas nous accueillir, sur une page d'adresses qui m'avait donné hâte d'y être. Et puis aucun de nous n'y avait jamais voyagé, nous ne connaissions personne qui y soit jamais allé, ça promettait d'être vraiment nouveau.

Les garçons l'ont au départ trouvée décevante, à cause d'un parc que nous n'avons pas trouvé, et parce que l'accueil qui nous avait été fait à Philadelphie avait été si amical qu'il était difficile de ne pas être un peu déçu ensuite, sans doute. Mais pour finir, nous avons rencontré à nouveau de jeunes gens très intéressants et prêts à nous consacrer pas mal de leur temps, même.

Le second jour dans Baltimore a commencé doucement, in the heat of the morning, sur la terrasse de l'appartement, où nous avons mangé une géniale salade composée pendant que Mike douchait son chien pour le rafraîchir. 

Une i-photo de Xavier

Thomas m'a coupé les cheveux et puis nous avons filé chez les disquaires repérés dans la ville, Norman et True Vine record shop, après avoir fait un tour dans un magasin de vieilleries militaires à la recherche de matériel de camping et où seul Thomas n'a pas fait chou blanc en dégotant un classieux couvre-chef bleu de ranger australien (je vous laisse le soin de trouver le nom exact de ce type de chapeau dans cette liste).

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Nous sommes revenus trop tard à l'appartement pour que John nous emmène nous baigner dans une cascade à une heure de route. Alors, après avoir considéré l'idée de faire trempette dans un réservoir d'eau potable bien que ce soit interdit, nous avons opté pour la baignade dans la piscine du lotissement des parents de Jordan. Les amendes, nous avions déjà donné. Kevin, un ami très tatoué des colocs, John et Jordan nous y ont accompagnés et finalement nous avons passé un très bon moment de rigolades et d'éclaboussades.
Avec les parents de Jordan, qui nous ont offert pizzas et citronnade, nous avons échangé sous un parasol près de l'eau à propos de la crise, du chômage et de l'invasion des cigales de type Cicadidae qui survient tous les sept ans (les larves se développent sous terre pendant ce temps) et inonde la ville de nuées volantes et de cadavres d'insectes, rendant le sol croustillant.
Après quoi nous avons fini la soirée dans un bar immense, haut de plafond, très sombre et très froid, vraiment sur-climatisé. L'été, on y entre et on met son blouson, pas l'inverse. Le genre d'endroit où, l'hiver, il est possible de déambuler en bikini. Là, nous avons discuté de traduction littéraire, de houblon et de politique managériale pendant que les américains, Xavier compris, s'enfilaient des wings entre deux goulées de bière claire. Finalement, c'est dans des au-revoir émus que nous avons quitté Baltimore, nos hôtes et leurs amis.